Hippolyte :
J'en profite pour préciser qu'un coût de 100 euros par an pour un pêcheur en bateau ne représente que 8,3 euros par mois. Est-ce trop demander à un pauvre possesseur de bateau qui peut ainsi manger le produit de sa pêche ? Je rappelle en effet que la gratuité devrait selon moi s'appliquer à ceux qui pratiquent le no-kill et que les pêcheurs qui ne pratiquent que depuis le bord devraient payer beaucoup moins cher que ceux qui pratiquent en bateau.
Je ne prends jamais la parole dans ce genre de débat « politique » mais l’espèce de caricature du pêcheur de loisir faite ici m’invite à me lancer dans le plaidoyer qui suit
DESOLE POUR CEUX QUI AIMENT LE COURT ET CONCIS :
Est-ce trop demander à un pauvre possesseur de bateau
Le qualificatif « pauvre » peut paraître ici péjoratif et de parti pris car il assimile tout pêcheur à un richard (c’est souvent la vision qu’en ont ceux qui n’ont pas de bateau). ..
A part pour Le Forban… Richard

, je ne pense pas ce terme approprié pour qualifier tous les pêcheurs de loisirs.
Certes, il y a des pêcheurs nantis mais c’est loin d’être le cas de très nombreux pêcheurs de loisir qui se saignent souvent aux quatre veines pour arriver à pratiquer leur passion et sont déjà dans le rouge niveau finances.
C’est le cas d’anciens comme on en connaît tous, à maigre retraite (j’ai envie de dire : « qu’on leur fiche la paix… » ils n’ont souvent plus que ce plaisir dans la vie.
un coût de 100 euros par an pour un pêcheur en bateau ne représente que 8,3 euros par mois
:
Tu nous dépeins là le contexte idyllique du glorieux retour de pêche, les caisses à poisson pleines à ras-bord
Il ne faudrait pas oublier les frais réels et incompressibles auxquels est confronté le marin :
Sans parler de l’achat du bateau et du moteur, il ne faut pas oublier les frais d’entretien de réparation, d’hivernage…
Le carburant, les mouillages, les mises à l’eau devenues payantes pratiquement partout (quand ce n’est pas les parkings),
La raréfaction de la ressource qui fait qu’il devient parfois même difficile de trouver un malheureux maquereau.
Sans oublier les « mauvais » pêcheurs qui ne ramènent rien et dont l’inexpérience les amènent à crocher et perdre du matériel de pêche. Ils doivent sans cesse repasser "à la caisse" et font marcher l’économie locale. J’avais par exemple acheté un casier 72 euros à la coopérative, volé le lendemain de sa mise à l’eau, qu’il m’a bien fallu remplacer…
… ne représente que 8,3 euros par mois
… mois… de pêche réelle ?
Peut-être mais de nombreux pêcheurs ne peuvent sortir plus d’un ou deux mois dans l’année, totalisant bon an mal an une vingtaine de sorties.
Quand on ramène ce nombre et les quantités capturées au coût réel de cette activité, on peut se dire qu’ils auraient été plus inspirés à s’approvisionner directement chez leur poissonnier. Il en est de même pour les pêcheurs du bord dont certains comme moi, multiplient les sorties pour ne sortir à l’année qu’une demi-douzaine de poissons pour la plupart non maillés.
A trop ponctionner de toutes parts, on va finir par éliminer les petits qui pourtant participent à l’animation du littoral et drainent dans leur sillage, j’en suis persuadé, de nombreux amoureux des sentiers de mer. Sans compter qu’ils pourraient se prévaloir d’une certaine appartenance culturelle qui disparaitrait… (Quid de l’Europe ?)
Un des derniers espaces de liberté est devenu l’objet d’âpres négociations mercantiles. Prenons garde de bien prendre en compte la réalité du terrain et de ne pas laisser sur le quai toute une frange de population qui serait victime de décisions par trop technocratiques.
L’idéal serait pour moi un système permettant d’être « raisonnablement » taxé sur les prises réellement effectuées.
Ceci imposerait de mettre en place un contrôle équitable de tous, qui serait facilité par la suppression des mouillages sauvages (même si quelques uns arriveraient toujours à passer à travers les mailles du filet). Un autre système serait à trouver pour la pêche du bord.
