Deux annonces alarmistes tombent aujourd'hui :
Les ligneurs lancent un signal d'alarme sur la baisse évidente des stocks de Bar :
Source telegramme
Bar : La ressource s’épuise, selon les ligneurs
La raréfaction de la ressource inquiète sérieusement les ligneurs de la Pointe de Bretagne, qui pêchent le bar.
Selon eux, les criées bretonnes ont enregistré des baisses de captures de bar de ligne pouvant aller jusqu’à 40 % cette année, selon les statistiques des criées.
« La situation est dramatique pour de très nombreuses entreprises », annoncent-ils. En 2008, on a assisté à une diminution de 34 % du nombre de pins de marquage mis en circulation sur l’ensemble de la Bretagne. « Les échos sont analogues tant du côté des ligneurs de Manche que du côté de ceux du Golfe de Gascogne », poursuivent les ligneurs de la pointe Bretagne. Il y a deux ans, les ligneurs avaient imputé cette baisse de la ressource aux chalutiers qui ne respectaient pas les périodes de reproduction. « Déjà à l’époque, les signes précurseurs de la crise et notamment la diminution des captures de gros bars reproducteurs annonçaient la sinistre échéance », poursuivent-ils. À présent, les ligneurs réclament que soit mise en œuvre une évaluation du stock « digne de ce nom » et que soient identifiés l’ensemble des paramètres affectant ce stock.
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Autre "bombe" en ce domaine, le très attendu rapport du sénateur Marcel-Pierre Cléach (Sarthe) et son titre est déjà alarmant : "Marée amère - Pour une gestion durable de la pêche"
source AFP
Un rapport parlementaire inquiétant sur l'avenir de la pêche :
La situation de la pêche "est grave" et la disparition des pêcheries "n'est plus une hypothèse d'école", estime un rapport parlementaire rendu public jeudi qui appelle entre autres à un dialogue entre pêcheurs et décideurs politiques en France, et à une véritable gestion internationale.
La pêche est un "secteur économique en crise profonde" et "l'hypothèse de la disparition, des pêcheries n'est plus une hypothèse d'école", affirme ce rapport, intitulé "Marée amère - Pour une gestion durable de la pêche" et réalisé par le sénateur de la Sarthe Marcel-Pierre Cléach (UMP) pour l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).
"La situation de la pêche est grave", avec "au niveau mondial les captures (qui) stagnent depuis une vingtaine d'années malgré un effort de pêche toujours plus important", affirme l'auteur du rapport.
"Il n'y a plus de stock pouvant soutenir une nouvelle croissance des captures", ajoute le sénateur. "Au contraire, ce sont les stocks surexploités qui sont de plus en plus nombreux (et) il ne suffit pas toujours d'arrêter la pêche pour retrouver l'abondance d'autrefois", rappelle-t-il.
La pêche fournit 20 % des protéines animales pour l'alimentation humaine, et elle en est la principale source pour 1 milliard d'hommes.
Le sénateur Cléach propose des "grands axes d'action" dont, en premier lieu, "rétablir le dialogue entre les pêcheurs, les scientifiques et les décideurs politiques".
Selon lui, il faut par ailleurs "construire les outils de la décision politique" en faisant de l'halieutique "une véritable priorité" et en encourageant entre autres les aires marines protégées.
Il faut encore "faire des pêcheurs les premiers acteurs d'une pêche responsable" pour "assurer la préservation des stocks et leur propre pérennité économique", avec "deux préalables incontournables", la réduction des capacités de pêche et "l'abandon d'une culture de fraude et de passager clandestin".
Enfin, il faut "des pouvoirs publics qui exercent leurs prérogatives" - "contrôler et sanctionner sans faiblir" -, et "des citoyens mieux informés et plus responsables", estime le rapport.
Constatant que, au niveau européen, "la Politique commune des pêches est un échec", et qu'en France "la pêche va de crise en crise, le rapport appelle à "une prise de conscience" et "des mesures courageuses".
Abordant la question de l'aquaculture, qui fournit aujourd'hui 43% de l'approvisionnement en poisson pour l'alimentation humaine, le sénateur Cléach souligne que, "d'ici 2030, elle n'offrira aucune alternative à la nécessité de gérer enfin rigoureusement les pêches mondiales" car elle ne peut remplacer la pêche sauvage.
Le rapport souligne ainsi la nécessité "d'agir au niveau international" en faisant de la gestion des pêches "l'un des thèmes de l'Union pour la Méditerranée", en luttant contre la piraterie et en "empêchant l'effondrement du stock de thon rouge de la Méditerranée" par différentes actions, dont la création de sanctuaires.
Le rapport constate que la pêche de loisir a un impact aussi important que la pêche professionnelle sur plusieurs espèces, et appelle à "une réglementation beaucoup plus stricte".
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Nonal