On avance sur la tête !

Taille Minimale du Bar,Periode de Fermeture de la Pêche du Bar,etc...

On avance sur la tête !

Messagede nonal » Ven Fév 27, 2009 10:32 am

Le poisson ne se vend pas, mais on continue de le pêcher... partout en Europe. Au moins mal on le congèle, au pire on le détruit, et le peu qui se vend est soumis à une rude concurrence, alors c'est la course à l'échalote...
"plus j'en aurai et plus j'aurais de chance d'en vendre un peu, et ce qui sera foutu en l'air... on s'en fout !"

40 tonnes de St Jacques détruites la semaine dernière... détruites car distribuées aux consommateurs elles auraient fait chuter d'autres ventes... alors on détruit mais on empêche pas la pêche... normal non ? Faut bien que le pêcheur brule du gasoil, passe des heures en mer à payer du personnel compétent qui prend des risques, prélève en masse dans des ressources que l'on essaye de contrôler, s'en occupe une fois à bord, puis à terre, le mette en vente à la criée, une fois, puis deux, et enfin, étape ultime, fasse appel à un écarisseur à qui il va payer 0.22 € du kilo pour qu'il DETRUISE le produit de sa pêche.

On va nous dire qu'il faut que la filière vive... normal. Vous dans votre taf, vous seriez prêts à fabriquer à vos frais, durant des heures un produit pour, au final, payer quelqu'un pour qu'il le détruise ? Juste pour faire fonctionner votre entreprise et vos fournisseurs ?? Sacrosaintes subventions et allocations, prions pour vous !

Dans le même temps un fileyeur étranger est arraisonné au large de Lorient avec des tonnes de merlus capturées illégalement dans nos eaux.

P'tète que je suis débile, certains le pensent sûrement, mais j'ai de plus en plus de mal à cerner les intérêts de chacun. Pêcheurs pros, autorités et gouvernement. On se regarde, dans le blanc des yeux, mais on oublie pas de mettre une bonne paire d'oeillères biens larges pour ne pas voir les *équences de tels actes sur les ressources. PITOYABLE !

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Ce matin dans Ouest France :


"Le poisson ne nourrit pas son pêcheur

Du bar et de la sole congelés, des coquilles, du lieu jaune détruits... Les produits de la mer sont touchés par la crise de consommation.
Trente tonnes de bar de chalut débarquées, hier matin, à la criée de La Turballe, en Loire-Atlantique. Seulement sept ont trouvé acquéreurs. Vingt-trois tonnes ont été congelées par l'organisation de producteurs, en attendant des jours meilleurs. La mévente de la coquille Saint-Jacques, la semaine passée, n'était pas un cas isolé. Un peu partout, la chute de la consommation fait trembler les criées, depuis dix jours.


Coup de froid sur la sole

« Le poisson se vend aussi bien qu'une côte de porc à la sortie d'une mosquée, se désespère l'un des plus gros mareyeurs du Guilvinec, le port du Finistère. Je n'ai pas de client. Il y aura 120 tonnes de marchandises dans les criées de la région, ce jeudi. Je n'achèterai pas un kilo. »

Déjà, hier, de la sole a été congelée : sept tonnes au Guilvinec, deux à Lorient. Cela coûte cher. Déjà, à Port-en-Bessin et Cherbourg, en Basse-Normandie, trois tonnes de dorade grise et une tonne de lieu jaune ont été détruites. Après quarante tonnes de coquilles, la semaine dernière.

Quand les pêches sont abondantes pendant les vacances d'hiver, il est normal que les prix chutent. Même les anciens ne se souviennent pas d'avoir un tel recul depuis la crise de 1993-1994, particulièrement sensible en février.

On n'en est pas encore là, mais il y a des similitudes. Certes, l'euro empêche des dévaluations « compétitives » de la lire et de la peseta, comme en 1993. Mais les monnaies britanniques et islandaises sont au plus bas, favorisant les exportations de ces pays.

Les pêcheurs du sud de l'Angleterre proposent du lieu jaune à 1,30 € le kilo, quand le prix minimum français ¯ ditde retrait ¯ est de 2,60 €. Les Polonais livrent du filet de cabillaud à 4 € le kilo, rapportent les mareyeurs. Même pas la moitié du prix français.

Les armateurs dénoncent aussi les équipages immigrés sous-payés qui permettent à l'Écosse de baisser ses tarifs. Enfin, c'est en Espagne, meilleur client des pêcheurs français, que la consommation s'effondre le plus brutalement.

À nos étalages, il n'y a pas encore de baisse significative pour doper la consommation : le prix payé au marin ne représente que la moitié, parfois le quart, de l'étiquette du détaillant.

Si la situation durait, il faudrait peut-être baisser les prix de retrait. Mais là, c'est le pêcheur qui ne s'en tirerait plus. Jusqu'à présent, il a fait le gros dos grâce à un carburant pas cher et des pêches abondantes. Cela ne durera pas.

Raymond COSQUÉRIC."
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Messagede Adminkeru » Ven Fév 27, 2009 1:23 pm

Source Ouest France Lorient jeudi 26 février 2009

Les ouvriers de la criée de Lorient s’activent depuis ce jeudi matin à dégager le merlu invendu destiné à la poubelle.
Faute d'acheteurs, six tonnes de merlus à la poubelle à Lorient
Quatre tonnes ce jeudi matin, deux tonnes mercredi. Le merlu reste sur le carreau de la criée de Lorient, faute d’acquéreurs. La raison : un marché international perturbé, doublé de la crise économique qui frappe sévèrement l’Espagne, premier client de la France en produits de la mer. D’autres espèces de poisson sont également touchées : le bar, la sole, qui, invendus, sont alors congelés. Le merlu, moins prisé, est directement livré à l’équarrisseur pour destruction ou transformation en farine animale.
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Messagede julien56 » Ven Fév 27, 2009 5:52 pm

Je trouve que tous ces comportements sont vraiment minables, cela montre bien le niveau de réfléxion de ces gens aussi bien ceux de la pêche que les politiques qui s'en occupent.
Tous ces pêcheurs pros ("ces", parce qu'il y a des personnes qui ont conscience de leur impact) qui ne voient pas plus loin que leur nez, qui ont bien compris qu'ils ont plus à gagner à vendre du bar au prix de retrait que du lieu ou de du merlan au prix normal, ces mêmes personnes qui sont les premièress à cramer des pneus quand le gasole augmente pour avoir des subvension... c'est vraiment déplorable.
C'est normal que l'on veuille fait du chiffre quand on est pêcheur, le salaire en dépend, mais il y a quand même des limites, et on le répète encore une fois mais si ils en profites maintenant et qu'ils trouvent les conditions déjà difficiles, c'est plus tard que leurs successeurs, si il y en a... auront du mal à vivre de ce métier.
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Messagede nonal » Sam Fév 28, 2009 10:34 am

Ce matin encore dans "le télégramme"


http://www.letelegramme.com/une/peche-p ... 268429.php

Après des coquilles Saint-Jacques jetées à la poubelle en Normandie, plusieurs tonnes de merlus ont été détruits à Lorient faute d'acheteurs, toutes les espèces de poissons ayant bien du mal à trouver preneur dans les grandes criées de l'ouest de la France en raison de la crise.

La conjoncture "est difficile, on sent l'écroulement des marchés espagnols", explique Yves Guirriec, directeur du port de pêche de Lorient (20.000 tonnes annuelles) après la destruction de 20 tonnes de merlus depuis le début du mois de janvier.

"Un gros plongeon des prix"

L'Espagne qui n'arrive pas à vendre ses merlus sur son marché vient en effet concurrencer à tout petit prix les merlus pêchés par les Français. Dans une importante criée bretonne, on confirme "un gros plongeon" des prix. "Toutes les espèces sont au plus bas", explique une source, avec une baisse de 40 centimes du prix moyen par rapport au mois de janvier dernier.

Du filet à l'étal, les prix explosent

Lieu jaune, merlu, sole, bar, lotte... se vendent au prix de retrait, c'est à dire au prix minimum, dans les criées même s'ils restent chers à l'étal. Une lotte vendue 5 euros à la sortie du bateau, revendue ensuite 11 euros par un mareyeur peut se retrouver à 29 euros chez un poissonnier parisien.

Des tonnes d'invendus
"Mardi, cinq tonnes de soles n'ont pas été vendues à Noirmoutier, la lotte non plus n'arrive pas à se vendre!", renchérit de son côté André Le Berre, président du comité des pêches de Bretagne. Sur le port du Guilvinec (Finistère), troisième criée de France et l'un des premiers ports pour la pêche fraîche, sept tonnes de soles ont dû être congelées, explique Yann Boyan, chargée de mission à la CCI de Quimper.

Concurrence espagnole et britannique
Concurrencés par des importations extra-européennes contre lesquelles ils pestent souvent, les pêcheurs français se retrouvent, en raison de la crise, en porte-à-faux vis-à-vis des pêcheurs espagnols ou britanniques. "La dévaluation de la livre britannique change la donne", explique ainsi Jacques Pichon directeur de l'organisation de producteurs Pêcheurs Manche Atlantique (PMA), qui regroupe 600 bateaux de La Turballe (Loire-Atlantique) à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

"Les prix ont dégringolé"
"Depuis la mi-janvier, les prix ont dégringolé. La pêche n'échappe pas au contexte de crise", constate M. Pichon, qui précise que les périodes de vacances scolaires ne sont jamais propices pour les criées. Pour éviter de détruire des coquilles, comme les 40 tonnes jetées en Normandie, les pêcheurs de la baie de Saint-Brieuc ont décidé de limiter leur sortie à une par semaine au lieu
de deux.

Des "mécanismes européens"
Les destructions de poissons (à Lorient elles sont de l'ordre de 3% par an selon M. Guirriec), répondent à "des mécanismes européens" lorsque les poissons ne peuvent pas être cédés à des associations. "C'est sûr, quand il y a des gens à nourrir, jeter de la protéine au XXIe siècle, ce n'est pas possible!", dit M. Guirriec.

"Rungis ne peut pas absorber tout le poisson breton"
A Rungis, le responsable du secteur de la marée, Claude Taussac, estime que globalement, les volumes de poissons vendus sur la plate-forme "n'ont pas trop bougé" ces dernières semaines, et confirme que le ralentissement des achats espagnols est à l'origine des méventes bretonnes. "Rungis ne peut pas absorber tout le poisson breton, même avec des prix plutôt orientés à la baisse", a-t-il estimé.

* AFP
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