Ouest france et télégramme - 6 Mars 2009 -

[SGSB]

OUEST FRANCE

Braconnage en plein parc marin

Bruno Claquin, président du Comité des pêches de Douarnenez, Gwenn Pennarun, président des ligneurs de Bretagne et Rolland Gargadennec, président du Comité d'Audierne, exhibent les photos du lot de dorade rose. : Ouest-France
Ambiance électrique dans la baie de Douarnenez. Les ligneurs voient rouge contre l'auteur d'un coup de filet de dorades roses.
« Du braconnage en plein parc marin. Scandaleux. C'est par hasard, que j'ai découvert, sur le port de Douarnenez, ces deux tonnes de dorades roses pêchées en toute illégalité, prêtes à être expédiées », relatait, hier, Bruno Claquin, président du Comité des pêches du même port.

Tensions entre ligneurset fileyeurs

Exhibant des photos accusatrices, il témoignait pour les ligneurs de la pointe de Bretagne qui exploitent cette espèce rare en très petite quantité. Les ligneurs manifestaient, hier, à Poulgoazec sur le port d'Audierne.

Ce serait, en effet, un bolincheur (sardinier pêchant au filet tournant), le Face à la mer (exploité par un armateur de Fouesnant) qui, dans la nuit du 24 au 25 février, aurait capturé ce poisson en baie de Douarnenez. Selon un règlement valable dans toute la Bretagne, la dorade rose ne peut être capturée avec la « bolinche ». Voilà qui réveille les dissensions entre ligneurs et les bolincheurs. Ces derniers, accusés aussi de surpêcher le bar et la dorade grise, veulent pourtant lancer leur écolabel.

La dorade rose, elle, avait pratiquement disparu de la pointe de Bretagne, il y a un peu plus de vingt ans, suite à la surpêche d'un gros chalutier de Fécamp.

Elle commence à réapparaître « mais le quota de pêche reste limité à 10 tonnes pour toute la France. Nous demandons des sanctions exemplaires contre le fautif, annonce Rolland Gargadennec, président du Comité des pêches d'Audierne. Une suspension de longue durée de son autorisation de pêche, par exemple. »



Raymond COSQUÉRIC.
Ouest-France

LE TELEGRAMME


Finistère
Pêche. Les comités locaux harponnent des bolincheurs
6 mars 2009 - Réagissez à cet article
Deux comités locaux des pêches et des ligneurs tirent à boulets rouges sur des pêches «scandaleuses» pratiquées par des bolincheurs. Le torchon brûle chez les pêcheurs.

Au moins deux tonnes de dorades roses illégalement pêchées en baie de Douarnenez par un bolincheur puis revendues, hors criée, à un mareyeur et c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Hier matin, les comités des pêches de Douarnenez et d'Audierne ainsi que l'association des pêcheurs ligneurs du secteur ont tapé du poing sur la table. En ligne de mire: «Des pratiques scandaleuses et illégales».

«Une pêche illégale»

L'origine de cette affaire remonte à la nuit du 24 au 25février. BrunoClaquin, pêcheur et président du comité des pêches de Douarnenez, apprend que des dorades roses ont été débarquées et vendues à Douarnenez. Les poissons ont été pêchés par le Face à la mer, bolincheur (équipé d'un filet tournant et spécialisé dans la sardine et le maquereau) de l'armement bigouden Océane. Coup de colère car la dorade est totalement interdite à la pêche du fait de la fragilité du stock. Seules des «prises accidentelleset non ciblées» sont possibles. L'Unité littoral des affaires maritimes (Ulam) du Guilvinec a été saisie.

Enquête en cours

«L'enquête est en cours», confirmait, hier, Xavier Prud'hon de l'Ulam, parlant de «très fortes présomptions pour au moins deux tonnes de dorades illégalement pêchées». Une autre enquête est «également ouverte pour du bar, illégalement pêché le lendemain par le même bateau mais pas le même patron». Le procès-verbal doit être «établi dans les jours qui viennentet cette infraction peut déboucher sur des peines administratives et pénalespour le contrevenant». De même, et toujours selon Xavier Prud'hon, «le mareyeur peut également être condamné pour achat de poissons illégalement pêchés».

«Accords bafoués»

Pour les ligneurs de Bretagne, cette affaire de dorade est une affaire de trop. «Les accords de cohabitation sont toujours bafoués par les bolincheurs et ne servent que d'alibi à quelques opérateurs dénués de conscience morale et préoccupés de leur seul profit immédiat», s'insurgent Bruno Claquin, Gwenaël Pennarun (président des pêcheurs ligneurs) et Roland Gargadennec, président du comité des pêches d'Audierne. «Dans cette histoire, on ne lâchera pas!», préviennent-ils.

Problème de fond

Car au-delà de cette affaire de «flagrant délit» se pose un problème de fond. «Tous les bolincheurs ne sont pas condamnables mais certains détournent le règlement et pratiquent une pêche délibérément ciblée sur le bar ou la dorade», martèlent les responsables des comités locaux. Et de noter que «les captures observées ces dernières semaines se chiffrent en centaines de tonnes pour les dorades et le bar. Difficile d'imaginer que de telles quantités puissent être des captures accidentelles». Les ligneurs et les comités des pêches «veulent des sanctions exemplaires» à l'encontre de ceux qui ne respectent pas les règles: «Les bolincheurs doivent faire le ménage chez eux». Une affaire à suivre. Dans le monde de la pêche, les ligneurs se sentent peut-être «plus petits et moins puissantsque les bolincheurs». Mais ils rappellent aussi que David a déjà fait plier Goliath.

Hubert Orione

[nonal]

Les pêcheurs ne sont pas tous égaux !! Certains se responsabilisent, d'autres pas (Voir article plus bas)
Dans la même lignée, on nous dit qu'il ne faut pas leur en vouloir... ça se vend pas en ce moment alors on en pêche plus !!!!
On en revient à ce que je disais en début de semaine... PITOYABLE

Y'a quoi dans la cervelle de celui qui dit ça ? Le même vide que celui qu'ils veulent créer dans les océans du globe ??

[nonal]

Source : Presse Océan

LA TURBALLE

La semaine dernière, la gendarmerie maritime a contrôlé deux chalutiers pélagiques de La Turballe, Pen Kiriak III et Maïlys Charlie, alors qu'ils débarquaient leur pêche de bars au port de Cherbourg. Le bar est une espèce à quota : cinq tonnes par semaine et par bateau sont autorisées. Or, les gendarmes ont trouvé 22 tonnes au lieu des dix auxquelles cette paire (les chalutiers pêchent en boeuf, un filet tendu entre les deux bateaux) avait droit.

« Il ne faut pas jeter la pierre »

Les douze tonnes en trop ont néanmoins été vendues mais le fruit de la vente, environ 43 000 €, a été saisi et donné aux Affaires Maritimes. C'est d'ailleurs cette administration qui fixera, avec le parquet de Cherbourg, le montant de l'amende qui sera réclamée au patron de ces bateaux.

Il faut savoir qu'en ce moment, une bonne partie de la flotte pélagique du département et de Vendée est en Manche pour pêcher le bar. Et après une année 2008 marquée par l'envolée du prix du gasoil, ce début d'année 2009 n'est pas réjouissant pour les marins.

« Avec la crise, le marché n'est pas du tout porteur. Le marché de l'Espagne est bouché et les OP (organisation de producteurs) sont asphyxiées par le retrait de poisson qui se vend très mal.

Entre 4 et 6 €/kg

C'est pour ça qu'il ne faut pas jeter la pierre à celui qui déborde car c'est difficile en ce moment », explique Xavier Timbo, vice-président du comité local des pêches de La Turballe.

Le bar se vend entre 4 et 6 € le kilo à la criée, « au ras des pâquerettes ». La semaine dernière, alors que les pélagiques avaient trouvé refuge à Cherbourg pendant le mauvais temps, Xavier Timbo a fait les comptes. « Il y a 90 % des pélagiques en Manche et on est même pas la moitié de ce qu'on était il y a sept ou huit ans ».

M.C.