de TriMartolod » Mer Fév 22, 2006 6:23 pm
Ci-après les deux articles en question. Je m'en remets à l'appréciation des modérateurs pour savoir si ces articles peuvent figurer sur le forum.
Qu'ils les retirent le cas échéant.
Article 1
Ouest-France
Toutes éditions, vendredi 17 février 2006, p. 4
Des initiatives pour respecter la période de reproduction
Le bar sauvage voudrait frayer tranquille
Elisabeth BUREAU
Depuis lundi, le Leclerc de Saint-Nazaire ne vend plus de bar sauvage. Parce que nous sommes dans la période de reproduction du poisson. Le magasin répond à l'appel du Collectif bar européen. Les pêcheurs professionnels rappellent que des quotas limitent déjà leurs prises pendant le frai.
« Nous avons arrêté depuis lundi. Nous en parlions depuis un certain temps. Je me suis décidé en allant sur le site Internet du Collectif bar européen. »
Daniel Noblet, directeur du centre Leclerc de Saint-Nazaire, a décidé, avec son chef poissonnier, Pascal Vanderlissel, de ne plus proposer de bar sauvage durant la période de reproduction dans son rayon poissonnerie. « De février à mars, les bars se retrouvent sur des frayères, lieux de reproduction, en Manche surtout. Les coins de pêche sont connus. Nos pouvons alors acheter, à la criée, du bar revendu de 7 à 9 ? le kilo. Nous avons freiné nos achats dès janvier malgré une demande forte. Le bar d'élevage, en revanche, est toujours en vente. »
À ce prix, le chef poissonnier estime qu'il pourrait vendre une tonne de ce poisson sauvage, chaque semaine, dans son rayon. « Depuis lundi, un écriteau explique notre décision aux clients. Et notre chiffre d'affaires n'a pas chuté. Les consommateurs se reportent sur d'autres poissons, comme la raie. »
Quotas pour les pêcheurs
Le Collectif bar européen est né à Brest, dans les années 2000, avec des pêcheurs qui se déclarent « récréatifs ». « Nous ne sommes surtout pas contre les pêcheurs professionnels, mais nous voulions faire évoluer les mentalités et la législation sur la pêche du bar en mer », raconte l'un des fondateurs, François Oléo. L'une de leurs actions concerne justement le respect de cette période biologique qu'est la reproduction. « Le bar a la particularité de se retrouver en grande quantité lors du frai. Nous avons ainsi demandé un moratoire du côté des pêcheurs. »
Cette année, la petite pêche bretonne et les ligneurs de la pointe de Bretagne s'y tiennent. Une demande a été lancée vers la grande distribution qui commercialise 70 % des bars pêchés. « Nous savons que Carrefour est intéressé par cette démarche de pêche raisonnable, mais l'enseigne n'a pas encore pris d'initiatives concrètes. Le Leclerc nazairien est le premier à agir à titre individuel. »
Du côté des pêcheurs, la période de reproduction est déjà prise en compte. « Chaque bateau est limité à cinq tonnes de bar par semaine lors du frai », précise Hugues Autret, président du Comité local des pêches du Croisic. Pour lui, le principe d'une pêche intelligente est déjà en action. Sauf que, dans les criées, le bar arrive en quantité et que les prix s'effondrent à cette période. Alors que, dans quelques mois, il sera rare et cher. Autour de 30 ? le kilo !
Article 2
Ouest-France
Toutes éditions, mardi 21 février 2006, p. 2
La Turballe défend sa pêche au bar
Le centre Leclerc de Saint-Nazaire va revendre du bar sauvage.
Il s'est rendu aux arguments des pêcheurs hier.
« Notre initiative n'était pas faite pour nuire à une profession. Bien au contraire, notre position tendait à trouver un juste équilibre. » Le directeur du centre Leclerc de Saint-Nazaire avait décidé de ne plus vendre de bar en période de reproduction (Ouest-France de samedi). Il s'est fait interpeller par les pêcheurs de La Turballe, dès samedi matin.
« Votre initiative n'a pas de raison d'être, puisque le rapport de l'Ifremer d'octobre 2003 sur la ressource en bar montre que celle-ci n'est pas actuellement surexploitée », précisait, hier, Dominique Lebrun, présidente du comité local des pêches de La Turballe. Daniel Noblet, le directeur du centre Leclerc, a rencontré les pêcheurs, à La Turballe, lundi matin. Il a écouté leurs arguments. « Après cet entretien, je pense recommencer à vendre du bar sauvage très prochainement. »
Il a pris acte que les pratiques de pêche ne doivent pas mettre en danger le stock de bar, même pendant la reproduction. Pour l'Ifremer, « il faut savoir que la fermeture de la pêche, en période de reproduction, a un impact généralement minime sur le renouvellement du stock. » Les pêcheurs sont, de toute façon, limités à 5 t de bar par semaine et par bateau.
Élisabeth BUREAU.
Passion: la Bretagne, la mer, la pêche du bar
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