J'ai remis ça ce matin !
Après une dure semaine de taf, il me fallait me reposer ! Donc deébout 6h15

pour atteler et direction le port. A 6h30 je flotte (bah oui, la douche je la prend APRES la pêche

) et le bruit du moteur me réveille peu a peu. Il fait nuit quasi, noir, et c'est que du bonheur de naviguer sur un lac sans un pellos aux alentours !
Je vais comme d'hab me mettre sur "les cochons" pour attaquer la session. Quelques cailloux, un plateau rocheux du jus et un tombant, la recette est assez bonne en général

Nada après près d'une demi-heure et alors que le jour s'établit peu a peu. Il va falloir changer de stratégie. J'envisage une seconde de faire route sur des roches que je pratique habituellement du bord. Le hic c'est que c'est quasi dans le port de CC et que les bateaux commencent à bouger. Je ne serrais donc plus peinard...
Autre option, faire de la prospection de new spots en direction d'une pointe que j'ai reconnu en apnée histoire d'y faire une pêche un de ces 4.
Rien de miraculeux car après une heure de plus je n'ai pris qu'une seule sacoche et pas une grosse... l'ambiance morose commence à prendre le dessus.
Allez, on va s'éloigner du bord et pêcher sur des roches qui ne "parlent" pas au sondeur, mais bon ?!

ACTIVITE !! Ca tape dans le caoutchouc, pas trop violent mais ça bouge. Le second passage est le bon pour hisser des écailles à bord... un pauvre petit polak qui fait son baptême de l'air pour réapprendre bien vite à nager, non sans lui avoir au préalable retitré deux très grosses Anilocres. Second lieu dans la foulée... bien plus dynamique qui accusera ses 45cm et fera la joie de quelques repas pour ma petite qui les adore.
S'en suivent quelques autre lieux mais plus petits et sans intérêt "combatif"...
OU sont donc les bars ? L'heure tourne et je n'en ai pas vu la queue d'un, je me décide à rentrer car la mer est elle aussi couverte d'autres parasites que moi

du genre à relever 5 casiers dans mon champ de vision et à repartir ailleurs pour en poser de nouveau... (étrange comportement pour un retraité qui se dit "seul" au port et qui n'est pas un pro, juste un plaisancier qui garde "seulement les belles pièces" (homard & co). On va dire que pour augmenter ses chances il braconne pour améliorer son ordinaire... faute de preuves

)
Gaz donc vers le port... chemin faisant, fendant les flots de la toute puissance de mon imposant... 9,9cv

, je vois l'eau calme à peine ridée sur babord, et j'imagine alors la présence d'un banc d'éperlans en surface... s'ils sont si haut à cet endroit, c'est qu'en bas ça presse, me dis-je... je coupe les gaz et reste là en observation... Bingo, je les vois finalement se faire agresser par le fond... ça sent bon !
Souple / vite / pas vite / au fond/ a mi eau / en surface, 5 ou 6 leurres puis les durs : RIEN, un gros RIEN et même pas une tape !

Pfffffffffff... y'a des jours ou !
Dépité je continue à observer les rares attaques qui ne font pas vraiment sauter les proies... je rêve à un Gros qui tape dedans tout seul et qui ne vois pas mes leurres

C'est dans ces moments sombres que l'on cherche à faire des trucs délirants, ou a mettre des leurres improbables. Une TP storm 15g (triangulaire en tête de poisson pas la lip weight habituelle) sur un Gulp plastoc (ceux qui nous ont été offert au trophée en 2008 !!), va voir au fond si tu es bon !

Je le fais gratter pour bien sentir le fond et l'anime très soft. Je me suis éloigné du banc, donc j'imagine des prédateurs à l'affut des égarés plus faciles à prendre...
Le TOC est franc et le ferrage lui répond du tac au tac, mais la réponse est molle... oui ça tire mais sur le papier je lui donne un "pin's plus" à peine. Je doute même que ce soit un bar, puisque les coups de tête sont rares et que ça monte assez vite. Mais d'un coup le carbone se tend, sans pour autant faire chanter le frein... croche dans les laminaires ? Non, ca vient mais tout en poids, sans gros mouvement
Une fois en surface à 10m de moi, je comprends mieux : le remous est important et surtout, je viens de voir la caudale sortir pour repiquer au fond : elle est énorme. Le palpitant s'emballe d'un coup, c'est bien un labrax, noir comme la nuit et... pfffff ...gras !
Méthodiquement, je l'approche en jouant sur la canne, sa gueule est béante et le leurre bien piqué sur la lèvre. Je sais que mon fluoro de 24 sera faiblard s'il rush alors je ne force pas la manoeuvre et j'assure la bonne longueur pour le choper du premier coup. Je lâche la canne après avoir saisi le fluoro et la seconde main va vers sa gueule et je saisi à pleine main la mâchoire inférieure (et y'a de la place !). Il bouge un poil quand même et je dois m'y reprendre avant d'avoir suffisamment de "prise" pour le maintenir fermement. La seconde main ne sera pas de trop pour assurer la bête. Hop il est à bord !
Je tends les bras pour observer la bête, il est "fatissime", gras comme un goret, et "long". Je n'ai pas de mètre avec moi, je le cale juste sur la canne histoire d'avoir un repère pour plus tard, un GROS bisou sur la truffe et il repart voir au fond si d'autres proies moins fades sont à son goût.
Un autre pêcheur au leurre s'est arrêté pour observer la scène puisqu'il rentrait au port. Il me fait un petit signe pour me féliciter et nous aurons un 1/4 d'heure plus tard l'occasion de discuter un peu... sûr qu'il essayera de tremper ses leurres sur cette zone, et il a bien raison

JAMAIS, même lors de la remise à l'eau, ce bar n'aura fait preuve de nervosité, à croire qu'il avait déjà vécu la situation plusieurs fois...
Quoi ? la taille... Bon, ok, je vous le dis : il faisait entre 85 et 87 cm, et surtout il était très gras ... et ELLE nous fera des millions d'oeufs cet hiver car elle devrait faire une bonne pondeuse. Pour le poids, je regarderai la courbe "haute" histoire de me faire une idée, mais elle faisait son poids cette mémère!
Pas de photo, hélas, le portable était resté dans le voiture... mais que de bons souvenirs, et je vous souhaite les mêmes cet automne !
++