
Le coefficient est ridicule mais il m'est arrivé de réaliser de belles pêches dans ces conditions. Du soleil et peu de vent au programme. J’entame une dérive et constate qu’avec vent constant et soufflant toujours dans la même direction, mon kayak prend un sérieux virage à plus de 90°. Je me dis qu’il doit y avoir un sacré courant à cet endroit pour créer ce phénomène. Par la suite je constaterais que c’est en arrivant juste à cet endroit, que mon leurre se fait attaquer. Je piquerais ainsi 1 maq, 1 rouget, et 7 bars. Joli baptême du feu pour mon nouveau kayak Prowler Trident 13. Par pressentiment je l’ai appelé « Lunker One » car sa livrée camo lui donne un look camouflage de guerre. Toujours en fin de dérive à l’endroit fatidique, je sens un petit « blip » (timide tirée brève dans la ligne) - c'est gentil de me prévenir que tu es là – quelle est bien cette Damiki, un vrai téléphone avec l’au-dessous – puis re-blip toujours aussi timide, je ferre : pendu !
Le moulin se met à hurler. Je comprends que le coco qui se ballade à 14 mètres de profondeur est un joli bébé. J’ai mal au poignet tellement ça tire. Je resserre rapidement le frein et tente de le pomper vers la surface car je suis entouré de bouées et qu’il aurait vite fait de s’en servir pour faire casser le fil.

Je lâche le moulinet pour attraper ma fidèle épuisette. A peine posée sur l’eau le coco met trois gros coups de boules et parvient dans un ultime effort , malgré le frein serré à plonger sous le kayak. Ma canne est ¾ sous l’eau, je ne peux rien faire. Puis enfin il se rend, j’arrive enfin à l’amener en surface à portée d’épuisette. Je glisse celle-ci à trois reprises sous le bestiau : trop petite, pas moyen de l’y faire rentrer…

Mince, il va finir par se décrocher. Je parviens finalement à y faire entrer une partie et le tire jusqu’à moi. Des deux mains sur la ferrure de l’épuisette je le hisse à bord en m’aidant de la jambe pour soulager le filet qui pourrait bien craquer : OUF !
Il a fini par entrer complètement dans le filet et je le mesure tant bien que mal sans pouvoir le déplier, lové qu’il est dans le filet de l’épuisette. Je me dis que c’est un 65UP du type Ben Johnson (gonflé aux anabolisants) mais n’envisage pas une seconde qu’il fasse plus de 70cm. Je décide donc de le garder.
Un joli zodiac croise ma route, truffé de belles cannes rouges. Un des deux gars me dit alors ça mord ? Pour l’instant : deux.
« Tu vois dit-il à son collègue, c’est bien la peine de partir au large ». Je les soupçonne d’avoir pris une belle douille. En fin de session, ayant essayé d’autres postes entre temps, je reviens et croise un autre kayakiste que je ne connais pas : « alors ça donne » : oui, deux maquereaux, et toi ? – « 4 bars -Ah bon, des beaux ? », « oui j’ai un 65 », (où les as-tu faits ?) : « de là d’où tu viens ».
Le pékeux visiblement dépité continuera sa route. Moi j’y retourne vite fait pour vérifier un truc...
Et oui, ça marche à n’importe quelle heure de la descendante ce post ! Je piquerais encore deux maillés et il est temps de rentrer. Une fois accosté, j’aligne les 4 fishs que j’ai conservés (le pépère, un 54, un 43 pour ma môman, et un maq) – contraste saisissant (LOL). Je ressors le mètre et peux alors le mesurer bien à plat : 75cm

C’est * à dire mais si je l’avais mesuré plus de 70cm la première fois, je l’aurais peut-être relâché…
Moralité :
- la vie ne tient parfois qu’à quelques centimètres,
- ce jour là, pas la peine d'emporter 10000 leurres - un seul a fait l’affaire, (bien que cher et fragile un sacré leurre souple du style, s’il ne devait en rester qu’un …)
- donner sa retraite à mon épuisette à crevette et investir dans une vraie épuisette semble s'imposer aussi.
